Vous connaissez le café Arabica et le café Robusta, mais avez-vous déjà entendu parler du Liberica ? On vous dit tout sur cette espèce de café peu répandue dans les cultures modernes.
Liberica : la rencontre du troisième type
Le Liberica est la troisième espèce de café cultivé afin d'obtenir une boisson caféinée. Si ce caféier rare a bien sa place sur le podium, il se classe très loin derrière les deux autres espèces de renommée internationale : l’Arabica et le Robusta.
L’espèce Coffea arabica est apparue en Afrique de l’Est, sur les hauts plateaux d’Éthiopie. Le Coffea Canephora, qui donne le café Robusta, se serait développé en peu plus à l’ouest, entre l’Ouganda et la Guinée où il pousse spontanément.
Pour trouver les origines du Coffea Liberica, il faut aller sur la côte ouest de l'Afrique, au Libéria, en Sierra Leone ou en Côte d’Ivoire. Le climat est bien différent de celui qui a vu naître le Coffea Arabica. Le Liberica se plaît dans les zones chaudes et humides. En cela, l’espèce se rapproche davantage du Robusta qui résiste plutôt bien à la chaleur, contrairement à l’Arabica.
Le potentiel de l’arbre à café Liberica
Le café Arabica entre très tôt dans les flux d'échanges commerciaux. Pour produire plus, on cherche à l’implanter sur de nouveaux territoires, mais comme évoqué, le Coffea Arabica ne se plaît pas partout. Le climat d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest est plus adapté au développement du Coffea Canephora et du Liberica.
À la fin du XIXe siècle, les capacités d'adaptation du Coffea Arabica sont une nouvelle fois mises à rude épreuve. En Inde et en Indonésie, les plantations de caféiers sont décimées par l’Hemileia vastatrix, un champignon d’aspect jaune orangé, aussi appelé la rouille du caféier.
Le Liberica réputé plus vigoureux est alors introduit pour résister à la maladie. Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, l’arbre à café Liberica rejoint les Antilles et notamment la Guadeloupe. Ses fruits ont par la suite été essentiellement consommés sur place. L'espèce s’est bien acclimatée et pousse toujours à Java et dans les Antilles. On en retrouve aussi aux Philippines.
Le profil de l'arbuste Liberica
L'arbre lui-même se distingue par sa grande hauteur. Il atteint facilement une dizaine de mètres, alors que seules certaines variétés de caféiers Arabica à port haut parviennent à de telles dimensions.
Les cerises du Liberica sont aussi plus grosses (environ 1,5 fois plus que celles de l’Arabica). Ses feuilles sont longues de 35 cm et larges de 12 cm. Haut et massif, cet arbre demande davantage d’espace cultivable. Là où l’on pourrait planter deux arbustes d'Arabica, on ne peut planter qu’un seul Liberica.
Par conséquent, le rendement de l'espèce est moins bon, ce qui n’a certainement pas favorisé son expansion. Sa forte résistance et sa capacité d'adaptation sont de bons arguments, mais rappelons que le Coffea Canephora s’est, lui aussi, forgé une excellente réputation en la matière. C’est d'ailleurs pour cette raison qu’il a été surnommé « Robusta ».
Le point faible du Liberica
En dehors de ces considérations sur le rendement, le véritable point faible du Liberica pourrait bien être dans ses cerises. Celles-ci sont riches en pulpe. Elles sont charnues et affichent une forte concentration en sucre, sans doute l’une des plus importantes de toute la famille des caféiers qui compte plus d’une centaine d'espèces.
Des cerises de café sucrées, est-ce réellement un problème ? Cette douceur peut se retrouver dans la tasse, ce qui peut être une qualité intéressante à la dégustation, à condition d’ajuster la torréfaction et la préparation en conséquence. Le problème de ces cerises sucrées est qu’elles sont très appréciées de petits insectes surnommés scolytes du caféier, ou Hypothenemus hampei.
Comment déguster un café Liberica ?
Une torréfaction millimétrée peut révéler des arômes subtils aux notes fruitées et florales. La torréfaction foncée ne convient généralement pas au café Liberica, pas plus que les préparations de type expresso. Pour découvrir ce café dans les meilleures conditions, mieux vaut une torréfaction claire et une préparation douce.
Los Primos, torréfacteur et spécialiste en cafés d'exception
Chez Los Primos, le fondateur Georges Govertchinian a toujours été à la pointe en matière de découvertes cafés Arabica, Robusta ou Liberica. Depuis 1990, il a fait de sa passion pour le café son métier. Ce dernier a été reconnu Maître Artisan Torréfacteur en 1995 et n’a jamais perdu la flamme depuis. Il a d’ailleurs beaucoup œuvré pour le développement des torréfacteurs locaux et a participé activement à la création du premier titre de MOF (Meilleur Ouvrier de France) Torréfaction. Il a depuis transmis cette passion et ce savoir-faire à son beau-fils. Los Primos propose ses propres blends et peut aussi réaliser des assemblages à la demande du client pour servir un café unique et inimitable.